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Aline Martin

    Mamama verzehl… Mamama, raconte, c’est ainsi que l’histoire a commencé, l’histoire avec les mots, de la langue maternelle, histoire simple, encore, minuscule, histoires disparues avec le monde qui les vit naître et la voix de celle qui les racontait, histoire d’un effacement, discrétion d’un effacement, histoires d’un entre-deux.

    Beaucoup de temps a passé. Nombre de passages se sont écrits sans faire de bruit, dans le passage de l’une à d’autres langues. Restait, reste, à inventer la poésie de l’entre-deux, des chemins de traverse à découvrir les voix, reste une faim d’histoires à nourrir, à partager entre oralité et écriture. Non pour faire mémoire, mais pour vivre, à livre ouvert… wie ein offenes Buch, l’histoire d’un amour d’enfance jamais oublié.

    Comédienne amateure, écrivaine amateure, lectrice surtout – amatrice de littérature en tous genres – du théâtre, de Dialogues d’Alsace et d’Algérie  à Andromaque, en passant par Herbschtwind/Complainte d’automne ; d’ateliers en lectures scéniques, de France en Allemagne, de René Schickele à Jean-Paul de Dadelsen en passant par Erckmann-Chatrian, avec André Weckmann toujours présent, à pratiquer le texte à travers des voix parlant « d’ici » autrement, cultivant l’ouverture à l’ailleurs vraiment, est né ce rêve de rives en cultures – deux, trois, mille – ouvertes comme les pages d’un livre jamais fini d’écrire.