Table ronde exceptionnelle :
– Michel Reinhardt, président du Maillon
– Sacha Vilmar, jeune metteur en scène
– Daniel Knipper, ingénieur lumière
– Ariane Matiakh, cheffe d’orchestre
Lectures : Aline Martin & Maxime Pacaud
Musique : Jérémy Lirola
« Quoi qu’il en coûte ». Tel est le leitmotiv favori du Président de la République. On donne de l’argent par-ci, par-là, pour indemniser les décisions de fermeture « imposées par la pandémie ». D’abord, il faut rappeler que la pandémie n’a rien imposé, mais que toutes ces fermetures sont des choix, et que ces choix doivent être assumés. Ensuite, indemniser est une chose, mais cela part d’un présupposé « néo-capitaliste » selon lequel le travail n’a de valeur que monétaire et qu’il suffit de laisser les gens chez eux, ou de leur donner de l’argent, pour pouvoir les mettre au chômage forcé, ou pour pouvoir changer brutalement les modalités de leur métier. Or il y a des gens pour qui le métier est un choix assumé, constitutif de leur existence. Oserait-on dire : une passion.
S’il est bien une catégorie de personnes pour qui le métier est par définition une vocation et une passion – aussi contraignantes que puissent en être les conditions –, ce sont bien les acteurs du secteur culturel. Or voilà que depuis près d’un an, les théâtres, opéras, cinémas et musées sont à l’arrêt. Ou presque. Une vague reprise cet été, car beaucoup de festivals avaient annulé leur programmation avant même de savoir s’ils pourraient la tenir. Quelques spectacles donnés en jauge réduite et en configuration modifiée (distances physiques sur scène) en début d’automne. Et depuis, plus rien… le vide…
La chronique s’articulera en trois grandes séquences :
– La situation psychologique et financière du secteur culturel
– L’art sans public ?
– Comment rebondir ?