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Absurdistan international

    Juliette Lelieur, juriste française, ansi que Luca Pfaff, musicien suisse seront nos invités, pour échanger aux côtés d’Aline Martin et Laure Werckmann.

    En novembre, l’Allemagne pointait la France du doigt en épinglant les incohérences des décisions prises lors du second confinement : interdiction de nager dans l’océan, fermetures de rayons entiers dans des supermarchés bondés, infantilisation de la population par un système complexe d’attestation… La verticalité d’un système politique centralisé couplé à une technocratie toute-puissance avait transformé la France en Absurdistan.

    La crise qui dure combinée à la crainte des gouvernements européens de se voir accuser de ne pas avoir fait assez pour protéger les populations du virus ont semblé avoir fait de l’Absurdistan lui-même un virus, que se transmettent, même par visioconférence interposée, les dirigeants européens.

    En décembre, un ami allemand m’écrivait, alors que le gouvernement allemand s’était aussi résolu à un confinement : « Absurdistan ist jetzt auch bei uns. »

    Que traduit cette soudaine internationalisation de l’Absurdistan un peu partout en Europe ? Pour sûr pas une extension des zones concernées par le virus, car celui-ci a été élevé au rang de pandémie dès le mois de mars et circule déjà dans tous les pays européens. Serait-elle le signe de l’avènement d’une technocratie qui avait déjà gangréné Bruxelles et qui fait qu’aujourd’hui nos dirigeants regardent plus les chiffres que l’état et les aspirations réelles de la population ? Serait-elle aussi le reflet de nos sociétés, qui ont implicitement établi une hiérarchie des valeurs, et qui fait que certains secteurs sont considérés comme secondaires ou non essentiels ? Serait-elle le résultat de la peur de nos dirigeants face à une population qui, dans des aspirations contradictoires, attendrait d’être protégée de tout et n’accepterait aucune concession ? Serait-elle l’aveu d’un échec de nos politiques à tenir un discours de vérité et d’humilité ? serait-elle l’aveu d’un manque de moyens dans la mise en œuvre de la démocratie ?

    Ce sont ces questions dont nous débattrons ce soir là des perspectives internationales entre France, Allemagne et Suisse.