Aller au contenu

Au tour de Monique Wittig

    Dans le cadre des ateliers culturels de l’Université de Strasbourg

    2nd semestre année universitaire 2023/2024 – Campus Esplanade

    Cet atelier vous propose de questionner les notions de genre dont la visibilité politique est récurrente depuis quelques années. Elles existent pourtant depuis plusieurs siècles et ont notamment été développées en France par les différents mouvements féministes du XXe siècle dont l’une des grandes figures était l’alsacienne Monique Wittig. L’ensemble de son œuvre, aussi bien théorique que littéraire, est empreint de ses questionnements à propos du genre. Cet atelier vous propose de les poursuivre collectivement par la pratique de l’écriture et du théâtre.

    © TEONA GORECI

    Fanny Colnot

    Je suis comédienne. En 2020, j’ai donné à entendre le premier texte de théâtre écrit en inclusif, un texte d’Anette Gillard, mon ami.e dramaturge et auteurice, intitulé Les rats quittent le navire (ou une histoire sans fin). Ce spectacle se joue du langage tel qu’il semble être établi, interroge les prérequis, déjoue les mécanismes d’oppression qui y sont à l’œuvre. Et c’est bien cela dont il est question dans la littérature de Monique Wittig, elle avait seulement identifié cet endroit de lutte une bonne cinquantaine d’années avant nous… Il me semble urgent de transmettre ses idées et ses écrits, de s’en armer, puisque force est de constater que l’on vit dans un monde où chaque jour, il faut lutter contre ceux qui veulent mettre fin à la conversation.

    © TEONA GORECI

    Anette Gillard

    Je suis auteurice et dramaturge, et je donne des ateliers plus ​particulièrement autour des œuvres de fiction de Monique Wittig. Je me ​sens proche de cette autrice qui a posé de nombreuses questions à ​propos notamment du genre et de l’inclusivité de la langue, je me situe ​en tant qu’auteurice dans son prolongement en tentant de travailler ​avec une langue la plus inclusive et contestataire possible. J’ai découvert ​certains de ses textes avec la sensation de la comprendre et de partager ​ses envies d’utopies et ses luttes, internes comme théorisées. Monique ​Wittig est l’initiatrice d’une vision radicale du patriarcat qui fait écho à ​nos luttes actuelles et qui nous permet de donner un regard différents ​sur les luttes passées.

    Monique Wittig 

    Monique Wittig est née en 1935, en Alsace. Dans les années 1950, elle s’installe à Paris et fait ​des études à la Sorbonne. En mai 1968, elle s’engage dans le mouvement de révolte étudiant et ​ouvrier. Comme d’autres militantes, elle s’aperçoit très vite que les dirigeants masculins du ​mouvement, ne veulent pas partager avec elles leur pouvoir. Elle devient alors l’une des ​premières théoriciennes et militantes du nouveau mouvement féministe. Se partageant entre ​les fictions et les essais, l’œuvre de Wittig s’inscrit dans un dialogue critique entre la théorie et ​la littérature.

    INFOS PRATIQUES