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Walter Benjamin, de la marge à l’exil

    Walter Benjamin, de la marge à l’exil

    Lecture-conversation

    1er février 2020, 14.00 : Der Erzähler, Le Raconteur ou Narrateur : de l’art du récit et de la transmission de l’expérience

    Entre ce constat : « On dirait qu’une faculté qui nous semblait inaliénable, la mieux assurée de toutes, nous fait maintenant défaut : la faculté d’échanger nos expériences. Il est aisé de concevoir l’une des causes de ce phénomène: le cours de l’expérience a baissé. » et la dernière phrase du texte : « Le narrateur est l’image en laquelle le juste se retrouve lui-même. » se trouve, selon Daniel Payot « l’un des textes les plus caractéristiques de l’écriture de Walter Benjamin ».
    Pour introduire notre parcours, Daniel Payot revient, en conversation avec Isabelle Baladine Howald, sur son magnifique commentaire du Raconteur, éd. Circé, 2014. Traduction Sybille Muller
    Lectures : Aline Martin et Jean Lorrain

    Cette rencontre s’inscrit dans le cycle Walter Benjamin, de la marge à l’exil

    Du Narrateur à La tâche du traducteur, nous proposons, en partenariat avec la Librairie Kléber, une série de rencontres avec « cet homme [qui] n’avait appris à nager ni avec le courant ni contre le courant » (Hannah Arendt), et qui, ce faisant, nous invite à considérer le cours des choses et du monde avec un regard neuf.

    Pourquoi Walter Benjamin, aujourd’hui ?
    Il est des Passages obligés, des œuvres à redécouvrir sans cesse qui, à peine dévoilées, se révèlent impossible à garder pour soi. Et pourtant, au moment de se lancer dans l’aventure de la transmission, le doute nous saisit : comment prétendre rendre justice à ce travailleur infatigable ? comment emprunter ses Sens unique sans risquer l’impasse ? Peut-être en essayant de le suivre sur son chemin. « Un chemin qui pourrait bien lui-même se perdre sous l’amoncellement des décombres de l’histoire, si l’humanité oubliait totalement la leçon du raconteur, qui est aussi celle du juste : dans le proche, ce sont encore des possibles lointains qu’il faut s’efforcer de deviner, sinon aucune lueur ne sera plus discernable au cœur de la dévastation. » Daniel Payot

    Pourquoi Walter Benjamin, maintenant ?
    « Il existe un tableau de Klee qui s’intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble être en train de s’éloigner de quelque chose à laquelle son regard reste rivé. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. Tel est l’aspect que doit avoir nécessairement l’Ange de l’Histoire. Il a le visage tourné vers le passé. Là où se présente à nous une chaîne d’événements, il ne voit qu’une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d’amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui fut brisé. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si forte que l’ange ne les peut plus refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu’au ciel devant lui s’accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. » Walter Benjamin, Sur le concept de l’histoire, Thèse 9. 

    Et autres événements à venir :

    Mai 2020

    Sur Kafka
    De 1925 jusqu’à la fin de sa vie, Benjamin a travaillé de façon soutenue et multiplié les projets autour de l’œuvre de Kafka, qu’il tenait pour un point stratégique d’éclaircissement de son époque.
    « On pourrait faire de Kafka le personnage d’une légende : il aurait passé sa vie à chercher à savoir à quoi il ressemble sans avoir jamais su qu’il existe des miroirs. » Walter Benjamin
    Conversation avec Isabelle Baladine Howald, lectures Aline Martin et Jean Lorrain

    Septembre 2020

    Bibliothèques idéales :
    Hannah Arendt : Walter Benjamin 1892-1940
    Lecture musicale d’un montage entre le texte de Hannah Arendt et les Thèses sur l’histoire
    En introduction, Bruno Tackels évoque la vie passionnante et tragique de Walter Benjamin, en conversation avec Isabelle Baladine Howald. Lectures Aline Martin et Jean Lorrain (François Wolfermann)

    Événement D’UNE LANGUE À L’AUTRE (titre provisoire) :
    Du 26 septembre (journée européenne des langues) au 30 septembre (journée mondiale de la traduction), nous participons à un événement initié par le Goethe-Institut Nancy/Strasbourg, autour de la traduction et de l’interprétation, ayant vocation à devenir un rendez-vous annuel ancré dans le programme culturel de la Ville et Eurométropole de Strasbourg.
    Dans ce cadre, nous proposerons :

    1. « La tâche du traducteur » : une table ronde avec Christophe David, Robert Kahn et Marc de Launay, tous trois spécialistes reconnus de Walter Benjamin.
    2. « Traduire sur les Rives » : Corinna Gepner et Diane Meur, traductrices, entretien avec Isabelle Baladine Howald, lectures : Aline Martin, Jean Lorrain,avec les éditions la Contre-allée
    3. « Ecrivains d’Alsace, quelle(s) langue(s) ? »  : Charles Fichter et Agathe Mareuge
    4. « Hommage aux symbolistes : du poème à la chanson » Concert-lecture.Stefan Zweig a traduit Baudelaire, Verhaeren et Verlaine. Matskat a mis certains poèmes en musique, d’autres seront lu.Chapelle protestante de l’Hôpital civil